Le Bostwana, le pays du stop et du Delta de l'Okavango...

20h de stop et de transport en commun, une nuit glaciale à Ghanzi dont je me souviendrai, puis 2 jours dans le Delta, à glisser silencieusement parmi les roseaux, accompagné de mes deux guides...

 

Comment résumer le Delta de l'Okavango qui se perd dans le désert et offre à la faune et la flore un paradis encore presque intact ? Avec quelques chiffres ? 120 000 éléphant sauvages ? 1.8 millions d'habitants dans tout le pays ? Ou alors en recopiant ce que j'ai jetté dans mon carnet de voyage en revenant des 2 jours de voyage en mokoros, les traditionnels pirrogues creusées dans des tronc d'arbres et utilisées par les habitants des iles du Delta.

 

Comment résumer le Delta ? Les mokoros qui glissent sans bruit entre les roseaux, les oiseaux qui pépitent et les craquements sourds des éléphants dans le bush des innombrables îles. Mes guident vivent de rien, marchent pieds nus et respectent les silences. Je fais de même. Ils boivent l'eau du Delta, reconnaissent les traces de lions, de hyènes et de tapirs dans les flaques asséchées et ils sont attentifs, et curieux de tout. Nous cresons nos toilettes à meme le sable avec un os de girrafe et faisons tous les soirs un feu salutaire : les nuits et les matins sont glaciaux. les nuits sont belles aussi, criquets et bruits inconnus, feu qui crépite et des milliards d'étoiles entre les branches des arbres qui nous entourent.

 

Pas une lumière, pas une parole inutile. La nature brute, contre laquelle un fusil ne nous serait d'aucun recours. Mes guides comptent sur leur expérience et les savoirs millénaires transmis pour éviter toute rencontre fatale. De leur point de vue inavoué, si le lion ou l'éléphant vient pour toi, rien ne l'arrêtera. Ils se fondent donc dans le décors, hors de question de l'affronter. Je jubile à suivre leurs pas, à écouter leurs rares histoires pleines d'humilité et à suivre leurs conseils. Ils entendent l'éléphant le premier, je le vois avant eux. Ils apprécient d'un sourire complice. Ce seront eux qui donneront le signal d'un départ précipité, ayant perdu l'animal de vue et ne voulant pas le surprendre, ne lui laissant que la charge pour choix.

 

La bouche sèche et le coeur battant, nous regagnons les mokoros et reprenons notre glisse entre les roseaux. Un peu hors du temps, brulés par le soleil, mais heureux de faire partie s'un tout magnifique et équilibré, avec pour moi l'envie de rester là un peu plus, d'apprendre encore, de ne pas repartir.