Tanzania et voyageur sous pression

Tanzania Tanzania.

 

Lorsque je passe la frontière, les ennuis commencent. Il n'y a pas de bureau de change sur place et j'y suis habitué, le change des devises se fait donc au marché noir, et les taux sont y sont généralement meilleurs qu'à la banque. Le seul souci, ce sont les "banquiers".

 

Sur le pont qui relient les deux postes frontières, cela ne se passe pas très bien. Après avoir négocié un taux plus que correct, le type qui me fourni des shillings tanzaniens décide de tenter l'arnaque du siècle, me donner 2 000 shillings au lieu des 20 000 qu'il me doit. En tant que voyageur, pour réussir dans l'entreprise qu'est le marché noir, il faut donner son argent le plus tard possible, et bien recompter ce que l'on vous donne. Le seul souci c'est que mon banquier ne veut rien savoir quand je lui montre que ces billets ne sont pas des billets de 10 000 shillings mais de 1 000 shillings. Le ton monte légèrement, les formules de politesses disparaissent et je commence à stresser car ces acolytes m'entourent.

 

Je leur cache autant que je peux ma peur, le soir tombe et l'hopital le plus proche est à trois heures de route. Il ne s'agit pas de se faire passer à tabac pour 50 dollars... Après de trop longues minutes, le type fini par cracher ses 20 000 shillings et l'échange se conclu. Je m'éloigne les jambes tremblantes, bienvenu en Tanzanie.

 

Je loue ensuite les service d'un taxi-vélo, saute dans le dernier bus qui quitte la ville frontière et arrive à Mbeya de nuit, dans une gare routière sombre et glauque et dans l'odeur de vomi. La passagère derrière moi est enceinte ou elle en supporte pas les virages...va savoir. Je penche pour les virages.

 

Et le miracle de la Tanzanie s'accomple encore. Le taxi qui doit me mener à un hotel ne parle pas anglais, ne comprend rien à mes 10 mots de swahili ou fait très bien semblant d'etre idiot...Dur à dire! Il parcourt des quartiers ou j'hésite à descendre pour trouver une chambre d'hotel, et fini par me demander 35 dollars pour une course qui doit en valoir 2. Négociations, bataille sur le prix du litre d'essence, je ne basse pas les bras et je suis enfin dans l'hotel. Et là...c'est reparti !! Le réceptionniste veut me faire croire qu'il n'a que des chambres à 25 dollars alors que ces dortoirs ne sont pas complets. Je suis obligé de lui mettre son propre registre sous le nez et de compter avec lui le nombre de personnes présentes ce soir, pour qu'il accepte de revenir sur sa position..Usant, usant...

 

Les tanzaniens ne gonflent pas les prix comme partout ailleurs en Afrique, ils tentent l'arnaque du siècle. Je suis à bout et lorsque la blague se reproduit à Dar Es Salaam, je m'engeule sévèrement avec un chauffeur de taxi. Il adopte une stratégie intéressante : "Ton prix est tellement bas qu'il m'offense et que je refuse ton argent". Quand je lui rétorque "Thank you for the free lift..." il change d'avis...Ben tiens ! Marre marre marre ! Je m'écroule épuisé et à bout dans un hotel tenu par un type enfin honnete et pars au matin me planquer dans le village de Bagamoyo, réputé peu sympathique.

 

C'est le seul endroit d'ou partent les dhows, voiliers de peche traditionnels arabes, pour l'Ile de Zanzibar, ma prochaine étape. Les habitants y sont froids mais au moins personne ne vient m'emmerder ou essayer de me vendre un coca à 5 dollars pièce quand on le trouve à 20 centimes dans toutes les échoppes de la ville.

 

One dhow downwind please !

Un dhow tout en bois pour faire Bagamoyo - Zanzibar de nuit, en 10 heures et à la voile ? Ca n'a pas de prix ! Pour le reste il faut négocier avec le capitaine...

C'est quoi un dhow ? Tous les détails et le récit de la traversée sur la page de Zanzibar !